Les coups de cœur
RENDEZ-VOUS CHEZ PASIPHAE d’Emmanuel Dutel
Venue se mettre au vert dans sa maison familiale, Meige découvre un paquet de lettres anciennes. Dès lors, sa retraite prend une tournure inattendue. La voilà lancée dans une enquête sur son passé où il sera question d’un amour impossible, d’exil, d’industrie oubliée, de plongeurs polynésiens et d’une mystérieuse toile de maître.
« Avec Rendez-vous chez Pasiphaé, Emmanuelle Dutel nous entraîne dans un voyage à travers les temps, les continents et les sentiments. Sous sa plume délicate se dresse le portrait de deux familles dont les destins demeurent marqués par la passion puissante et singulière de leurs aïeuls. » Adélaïde de Clermont Tonnerre Romancière
Emmanuelle Dutel est professeure dans un collège. Son premier roman Rendez-vous chez Pasiphaé est lauréat de l’édition 2022 du Prix du roman non publié.
HARLEM SHUFFLE de Colson Whitehead
Petites arnaques, embrouilles et lutte des classes… La fresque irrésistible du Harlem des années 1960. Epoux aimant, père de famille attentionné et fils d’un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d’électroménager à New York sur la 125e Rue, » n’est pas un voyou, tout juste un peu filou « . Jusqu’à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem…
Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d’un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.
LE LIVRE DE NEIGE d’Olivier Liron
« J’ai voulu écrire ce livre comme un cadeau pour ma mère, Maria Nieves, dite Nieves, qui signifie neige en espagnol. Un livre pour elle, entre vérité et fiction. Un portrait romanesque par petites touches, comme des flocons. « Neige a grandi sous la dictature franquiste, puis connu l’exil et la misère des bidonvilles de Saint-Denis. Humiliée, insoumise, elle s’est inventé en France un nouveau destin. Hommage espiègle d’Olivier Liron à sa mère, cette héroïne discrète qui lui a transmis l’amour de la vie et l’idée que les livres sont notre salut, Le livre de Neige raconte aussi, en creux, la naissance d’un écrivain.
LE LOUP M’A DIT : SECONDE PARTIE de Jean-Claude Servais (Bande Dessinée)
Ambre, dite » La Loba « , et que certains considèrent comme une vieille sorcière, vit seule dans la forêt. Son objectif : retrouver les os de son loup assassiné, qu’elle espère ressusciter grâce à d’antiques secrets… Mais l’arrivée dans sa montagne d’une jeune chercheuse vient troubler l’équilibre de sa vie diurne. Sa vie nocturne, elle, est comme toujours rythmée par ses souvenirs. Ambre se rappelle ainsi comme elle succéda à la précédente » Loba « , échappant à un déséquilibre entre l’Homme et la Nature, incarnée par Charles, son ami d’enfance, détestable chantre du » modernisme « …
Elle se rappelle aussi les grandes étapes qui rythmèrent la rupture définitive entre les humains et leur environnement, au nom du » progrès « . Et dans tous ces souvenirs, le loup, toujours, comme le symbole de cette part animal crainte et niée… Toujours plus beau, toujours plus habité : la fin d’un puissant plaidoyer humaniste et écologiste signé Servais.
LE LOUP M’A DIT : PREMIERE PARTIE de Jean-Claude Servais (Bande Dessinée)
« C’est le moment ! Le mâle alpha lance l’attaque ! Les loups se placent de chaque côté de la harde de biches, ils les observent, ils les testent… Ils en choisissent une plus faible. Elle est à la traîne, elle doit être malade ou blessée… Ils l’encerclent… La mise à mort est imminente ». Sous le ciel du paléolithique où planent les corbeaux complices, les loups chassent en meute. Les hommes imitent leurs stratégies.
Et quand le regard d’une louve croise celui d’une enfant, elles s’adoptent. L’amitié entre le loup et l’humain remonte à la nuit des temps. Quelques milliers d’années plus tard, de nos jours, au fond de la forêt, la vieille Loba, illuminée et solitaire, semble être la dernière à se souvenir des loups disparus. Est-elle la seule à encore connaître leur histoire ? Dans les yeux d’Ambre, l’enfant qui grandit de la Préhistoire au monde moderne, Loba fait se refléter les relations de l’humanité avec cet animal tour à tour craint, admiré, diabolisé, chassé et exterminé.
Avec cette fresque sensible, c’est le mythe du loup que l’humaniste Jean-Claude Servais invite dans son univers. De la pointe de son crayon, naturaliste et vibrant, l’auteur trace cette voie particulière qui relie le conte à la réalité documentaire, le réel à l’imaginaire, la méditation à la leçon d’anthropologie. Avec Le loup m’a dit, Servais signe une nouvelle ode à la nature pour le respect de la Terre et l’équilibre du vivant.
LE GOÛTER DU LION de Ito Ogawa
Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c’est d’abord le lieu : l’île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu’il faut gagner en bateau ; et encore, l’image magnifique de l’union de la mer, du ciel et de la lumière : la mer scintillante, illuminée par un incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix où Shizuko a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en attendant la mort.
Avec elle, nous ferons la connaissance des pensionnaires – ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle famille – ainsi que de la chienne Rokka qui s’attache à elle pour son plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goûters du dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en même temps qu’un dessert d’enfance, une vie qui aurait le goût de la fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines.
Avec la délicatesse d’écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito entraîne peu à peu Shizuko sur un chemin de poésie dont la mélodie possède la voix grave et conciliante d’un violoncelle ; un chemin apaisé comme pour dire la gratitude d’exister. »
COMME DES BÊTES de Violaine Bérot (Prix Rosine Perrier 2022)
Un village isolé des Pyrénées. Dans les parois rocheuses qui le surplombent, il y a une grotte difficile d’accès baptisée la ‘grotte aux fées’. On dit que les fées, jadis, y cachaient les bébés qu’elles volaient. A l’écart des quelques habitants, Mariette et son fils, dit ‘l’Ours’, vivent là depuis des années. L’Ours est presqu’un adulte, une force de la nature qui, depuis sa naissance, n’a jamais prononcé un seul mot. Il a une peur viscérale des êtres humains et possède un véritable don avec les bêtes. En marge du village, l’Ours mène sa vie librement jusqu’au jour où un couple de touristes qui fait de la randonnée le voit dans un pré en compagnie d’une toute petite fille entièrement nue. Cette rencontre va bouleverser la vie de tous…
LA PRINCESSE DES GLACES de Camilla Läckberg
Erica Falck, trentenaire installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise où elle écrit des biographies, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête, Erica est vite convaincue qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point, et sur beaucoup d’autres, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
Stimulée par cette flamme naissante, Erica se lance à la conquête de la vérité et met au jour, dans la petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître, des secrets détestables. Bientôt, on retrouve le corps d’un peintre clochard, encore une mise en scène de suicide… La Princesse des glaces signe l’entrée spectaculaire sur la scène du polar international d’Erica Falck, enquêtrice au foyer dont les aventures mêlent le frisson du suspense à l’humour et l’émotion de la comédie de moeurs.
J’AI ÉPOUSÉ UN INCONNU de Patricia MacDonald
Jeunes mariés. Bientôt un enfant. Le bonheur parfait. Pour leur lune de miel, Emma et David ont choisi une simple cabane en forêt. Mais l’escapade amoureuse vire à la tragédie : attaquée par un homme masqué armé d’une hache, Emma est secourue par un chasseur. C’est lui qui sera tué par le criminel. Pour la police, aucun doute : David est le suspect numéro 1. Et les preuves s’accumulent : son étrange refus de coopérer, son absence inexpliquée au moment des faits, le témoignage d’une voisine, la fortune de la jeune femme dont il hériterait…
Le doute s’immisce alors dans l’esprit d’Emma, ravageur. Connaît-elle vraiment l’homme qu’elle a épousé ?Patricia MacDonald a l’art d’écrire des romans qu’on ne lâcherait à aucun prix. D
LES ENFANTS ENDORMIS d’Anthony Passeron
Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière-pays niçois – la sienne – et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d’un paria.
UN LONG, SI LONG APRÈS-MIDI de Inga Vesper
« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore ». Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre.
Quand Joyce disparaît, le vernis des faux-semblants du rêve américain se craquelle. La lutte pour l’égalité des femmes et des afro-américains n’en est qu’à ses débuts, mais ces deux héroïnes bouleversantes font déjà entendre leur cri. Celui d’un espoir brûlant de liberté.
LA DÉCISION de karine Tuil
Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays…
Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d’instruction antiterroristes, au cœur de l’âme humaine, dont les replis les plus sombres n’empêchent ni l’espoir ni la beauté.
BETTY de Tiffany McDaniel
« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.
Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.
CHAMBRES NOIRES Karine Giebet
Après D’ombre et de silence, Karine Giebel offre un nouveau recueil de textes noirs, humains, bouleversants et engagés.
LA PROMESSE Damon Galgut
1986, dans une ferme non loin de Pretoria. La famille Swart fait ses adieux à la matriarche, Rachel. Avant de mourir, Rachel a fait une promesse : léguer à Salome, leur domestique noire, la maison dans laquelle elle vit. Cette décision divise le clan et la solennité du deuil ne parvient pas à masquer les dissensions qui se font jour. Les langues se délient, les rancœurs et les convoitises s’exacerbent au point de faire voler en éclats les liens qui unissent les uns et les autres. Cette promesse doit-elle être tenue et à quel prix?
BELLE GREENE Alexandra Lapierre
New York, dans les années 1900. Une jeune fille, que passionnent les livres rares, se joue du destin et gravit tous les échelons. Elle devient la directrice de la fabuleuse bibliothèque du magnat J.P. Morgan et la coqueluche de l’aristocratie internationale, sous le faux nom de Belle da Costa Greene. Belle Greene pour les intimes.En vérité, elle triche sur tout.Car la flamboyante collectionneuse qui fait tourner les têtes et règne sur le monde des bibliophiles cache un terrible secret, dans une Amérique violemment raciste….
LA DÉRAISON Agnès Martin-Lugand
» Un roman envoûtant » Nathalie Iris, présidente du Prix des Libraires. » Comprendrait-elle la déraison, le Grandiose destructeur que j’avais vécu et qui m’avait changée à jamais ? »
Une femme aux portes de la mort.
Un homme incapable d’en finir avec la vie.
Leurs deux voix s’élèvent tour à tour pour nous confier leur histoire, leurs maux, leurs démons, et plus que tout l’amour fou. Un amour qui inspire, réunit et sauve autant qu’il a pu détruire et séparer.
GLEN AFFRIC Karine Giebel
Le nouveau roman de la reine du polar français.
– Des fois, tu sais… Des fois j’ai envie de mourir, murmure soudain Léonard.
– À cause de ce qui arrive à Mona ?
– Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi…
– Tu n’es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir.
– Et pourquoi ?
– Parce que tu n’as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric…
Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien. Léo le triso. Léonard le bâtard. Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents. Alors il rêve parfois de disparaître. Être ailleurs. Loin d’ici. À Glen Affric. Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…
Avec plus de deux millions de livres vendus à travers le monde, Karine Giebel s’est forgée une place à part dans le paysage littéraire français. Glen Affric, son douzième roman, est un thriller psychologique bouleversant sur la différence et l’amitié, où le plus beau côtoie le pire et qui n’est pas sans évoquer Des souris et des hommes. Karine Giebel, indétrônable créatrice d’émotions fortes et authentiques, nous plonge comme elle seule sait le faire au plus profond de l’âme humaine…
PARIS-BRIANCON Philippe Besson
Le temps d’une nuit à bord d’un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n’arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu’émouvant, qui dit l’importance de l’instant et la fragilité de nos vies. Lorsqu’ils montent à bord de l’Intercités n°5789, un des rares trains de nuit encore en activité, rien ne rapproche ces passagers qui se rendent dans les Hautes-Alpes.
A la faveur d’un huis clos imposé, tandis qu’ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l’intimité et la confiance naître, les mots s’échanger, et les secrets aussi. Peu à peu, derrière les apparences, se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l’époque, des voyageurs tentant d’échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges.
Ils l’ignorent encore, mais au petit matin, certains d’entre eux trouveront la mort. L’essentiel réside dans ce qu’ils se seront dit cette nuit-là. Sans se départir de son aptitude à sonder la psychologie humaine, Philippe Besson nous livre un drame au suspense savamment dosé. Métaphore de la vie qui s’interrompt, ce roman de la fatalité nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Et, si l’issue en est toujours tragique, le chemin parcouru tisse l’histoire de nos existences.
Ainsi, par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres de fortune, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.
UN JARDIN DE MENSONGES Susan Fletcher
Certains fantômes hantent les demeures, d’autres les coeurs… Londres, 1914. Atteinte de la maladie des os de verre, Clara vit recluse depuis toujours, choyée par une mère qui lui raconte le monde. A sa mort, la jeune femme prend son destin en main et s’initie clandestinement à la botanique. Elle est bientôt engagée par Mr Fox pour créer sur son domaine une serre de plantes exotiques. Mais, à peine arrivée à Shadowbrook, elle ressent un étrange malaise.
Le mystérieux maître des lieux brille par son absence, la gouvernante est terrifi ée, et une présence semble hanter les couloirs de la demeure, où les fl eurs fanent en quelques heures… Avec son étrange héroïne à la peau diaphane, Un jardin de mensonges est un brillant hommage aux grands romans gothiques. C’est aussi le récit de l’émancipation d’une femme qui tente de reprendre possession de sa vie et de son corps, servi par une plume aussi vénéneuse que sensuelle…
UN PETIT CARNET ROUGE Sofia Lundberg
Dans ce petit carnet, une longue vie de confidences À 96 ans, Doris habite seule à Stockholm. Elle n’a plus aucune famille si ce n’est une petite-nièce qui vit aux États-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d’adresses, qu’elle possède depuis 1928. Ce calepin rouge contient le souvenir des gens qu’elle a rencontrés au fil de son existence, et dont elle a rayé les noms à mesure qu’ils ont quitté ce monde. De l’excentrique bourgeoise pour qui elle a travaillé enfant à l’amour de sa vie rencontré à Paris, de la veuve qui lui a appris l’anglais sur le bateau l’emmenant à New York aux plus grands couturiers français qui l’ont vue défiler, de l’artiste suédois devenu son confident à sa propre soeur, au destin douloureux, l’existence de Doris est une épopée romantique, tragique et émouvante. Une histoire de famille et de transmission merveilleuse et bouleversante. « D’une plume chaleureuse et élégante, Sofia Lundberg nousrappelle la valeur des relations humaines.
» Kulturbloggen « Une réussite éblouissante. »Bokspegeln « Un beau roman, et un joli portrait de femme au destininattendu. À découvrir pour notre plus grand bonheur. »Juliette Jeanroy, librairie Cultura, Cormontreuil
LES LARMES DE TARZAN Katarina Mazetti
Elle c’est Tarzan, lui Janne. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer, mais voilà qu’elle lui est tombée dessus, dans tous les sens du terme, un jour où justement elle jouait à Tarzan, suspendue au bout d’une corde. Un sacré numéro, cette Mariana, et pas du tout son genre à lui, l’homme d’affaires plein aux as, habitué à collectionner les canons qu’on voit dans les magazines. Il voudrait bien comprendre pourquoi il est obsédé par cette nana fagotée comme un sac à patates, les cheveux en pétard, qui ne s’épile même pas le maillot et qui, malgré une attirance réciproque et une formidable entente sexuelle, n’est même pas amoureuse de lui.
Pour couronner le tout, elle est flanquée de deux mômes impossibles, une vraie calamité pour les sièges cuir de sa Lamborghini dernier cri. Après le succès du Mec de la tombe d’à côté, Katarina Mazetti revient avec une histoire de couple encore plus déjantée. Savoureux.
L’ACCIDENT DE CHASSE David L. Carlson / Landis Blair
La seule prison est celle de ton esprit. Chicago, 1959. Charlie Rizzo, qui vient de perdre sa mère, doit emménager avec son père aveugle. Pour le jeune garçon, l’histoire est limpide : Matt Rizzo a perdu la vue à la suite d’un accident de chasse, comme il le lui a toujours raconté. Mais le jour où un policier sonne à leur porte, Matt choisit de révéler à son fils la partie immergée de son passé, et la véritable raison de sa cécité : un vol à main armé qu’il a commis des années plus tôt, alors qu’il fréquentait la mafia de Chicago…
Roman graphique en noir et blanc à la puissance expressive sans pareille, tiré de faits réels, L’Accident de chasse est une ode bouleversante à la rédemption et aux pouvoirs sans limites de la littérature.
LES PROMISES Jean-Christophe Grangé
Les Promises, ce sont ces grandes Dames du Reich, belles et insouciantes, qui se réunissent chaque après-midi à l’hôtel Adlon de Berlin, pour bavarder et boire du Champagne, alors que l’Europe, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, est au bord d’imploser. Ce sont aussi les victimes d’un tueur mystérieux, qui les surprend au bord de la Sprée ou près des lacs, les soumettant à d’horribles mutilations…
Dans un Berlin incandescent, frémissant comme le cratère d’un volcan, trois êtres singuliers vont s’atteler à l’enquête. Simon Kraus, psychanalyste surdoué, gigolo sur les bords, toujours prêt à faire chanter ses patientes. Franz Beewen, colosse de la Gestapo, brutal et sans pitié, parti en guerre contre le monde. Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée s’efforçant de sauver les oubliés de Reich.
Ces enquêteurs que tout oppose vont suivre les traces du Monstre et découvrir une vérité stupéfiante. Le Mal n’est pas toujours là où on l’attend.
UN TESSON D’ETERNITE Valérie Tong Cuong
Anna Gauthier mène une existence à l’abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée. Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l’écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle.
Qu’advient-il lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d’un été ? A travers un portrait de femme foudroyant d’intensité et d’émotion, Un tesson d’éternité remonte le fil de la vie d’Anna et interroge en un souffle la part emmurée d’une enfance sacrifiée qui ne devait jamais rejaillir.
PEAU D’HOMME Zanzim / Hubert
Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante.
Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ? A travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité…
mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des moeurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour. Prix des libraires de bande dessinée.
LE SERPENT MAJUSCULE Pierre Lemaitre
« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr ». Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette oeuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre.
Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.
LA FEMME DU KILIMANDJARO Marianne et Arnaud Buffin-Parry
Une enquête qui prend racine à la source de la vie. Simon Legrand, pédiatre solitaire et mélancolique, vit exilé au Vietnam. Il est confronté à l’émergence d’une nouvelle maladie incurable apparue aux quatre coins du monde. Il est d’autant plus concerné, que sa femme Maïssa Diallo rencontrée quelques années plus tôt au Burkina Faso, en est décédée. Simon est en outre la proie d’un rêve qui le conduit à vivre et revivre un drame survenu en haute montagne lors de l’ascension d’un couloir glacé, en compagnie de son frère.
Pourtant il n’a jamais eu de frère. Anna Mestrallet travaille dans un laboratoire de recherche situé dans les Alpes françaises. La vie de cette scientifique révoltée bascule lorsqu’elle découvre dans une carotte glaciaire provenant du Kilimandjaro, un fragment d’os humain datant de 11 000 ans, car l’ADN de ce fragment osseux se trouve être celui de Maïssa Diallo. La femme du Kilimandjaro est une enquête menée par Anna et Simon bien que tout les sépare et que rien ne les prédestinait à se rencontrer.
La résolution de cette énigme improbable les plongera au sein des unités de recherche scientifique, au coeur des effets induits par le réchauffement climatique mais aussi dans l’univers de la division cellulaire, aux sources même de la vie. C’est une véritable quête identitaire qui les attend, autour de la question du double et de la gémellité. La haute montagne, les immensités blanches de l’Inlandsis au Groenland, les chaleurs torrides du sahel au Burkina Faso, les relents d’essence que les motos d’Hanoï crachent nuit et jour, et puis Paris, Berlin et enfin Chambéry, petite ville des Alpes, constituent le décor de cette fiction.
En toile de fond, le réchauffement climatique provoque plus que jamais la fonte des glaces et ainsi l’émergence d’un secret parmi les mieux conservés. Les auteurs chambériens de ce roman à quatre mains, seront à la bibliothèque le samedi 2 octobre à 10h30 pour présenter leur livre et échanger avec leurs lecteurs.
VERS LE SOLEIL Julien Sandrel
14 août 2018. Tess part vers la Toscane, où elle doit rejoindre pour les vacances sa fille Sienna et l’oncle de celle-ci, Sacha. Mais alors qu’elle fait étape chez sa meilleure amie à Gênes, un effroyable grondement ébranle la maison, et tout s’écroule au-dessus d’elle. Une longue portion du pont de Gênes vient de s’effondrer, enfouissant toute la zone. Tess est portée disparue. Lorsque Sacha apprend la catastrophe, c’est tout leur univers commun qui vole en éclats.
Tous leurs mensonges aussi. Car Sacha n’est pas vraiment l’oncle de cette petite fille de neuf ans : il est un acteur, engagé pour jouer ce rôle particulier quelques jours par mois, depuis trois ans. Un rôle qu’il n’a même plus l’impression de jouer tant il s’est attaché à Sienna et à sa mère. Alors que de dangereux secrets refont surface, Sacha sait qu’il n’a que quelques heures pour décider ce qu’il veut faire si Tess ne sort pas vivante des décombres : perdre pour toujours cette enfant avec laquelle il n’a aucun lien légal…
ou écouter son coeur et s’enfuir avec elle pour de bon ? En attendant, il décide de cacher la vérité à la petite fille, et de la protéger coûte que coûte…
FLORIDA Olivier Bourdeaut
« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. » Enfant, Elizabeth est une mini-miss exploitée par sa mère. Au fil des concours, la fillette ressent de plus en plus de rancœur envers ses parents. Comprenant qu’il lui faut maîtriser son corps si elle veut être maître de son destin, la jeune femme entame sa transformation physique tout en préparant sa vengeance.
Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. Il ne s’est pas attardé sur les bancs de l’école, il préférait lire et rêvasser. Il a ensuite travaillé quelques années dans l’immobilier, avant d’accumuler les petits boulots, allant de fiascos en échecs avec un enthousiasme constant.
En 2016, il publie son premier roman, En attendant Bojangles (Finitude), qui devient un best-seller en quelques semaines. Son deuxième roman, Pactum salis (Finitude), paraît deux ans plus tard.
BRÛLANT ETAIT LE REGARD DE PICASSO Eugène Ebodé
A quatre-vingts ans passés, Mado, née d’un père suédois et d’une mère camerounaise, vit à Perpignan et se souvient : de son enfance à Edéa, au Cameroun, sur les bords de Rivière blanche et rouge, avant que n’éclate la deuxième guerre mondiale, ses horreurs et ses bouleversements. Elle revoit son départ inattendu vers la France où l’entraîne une mère adoptive aux nerfs fragiles. Les voici en escale à Témara, au Maroc, ovationnant le général de Gaulle venu stimuler la 2me DB du général Leclerc en route vers le débarquement en Normandie.
Lui revient aussi son escale à Constantine, en Algérie, où la Victoire des Alliés s’achève dans des explosions de joie mais aussi de colère. Arrivée à Perpignan, Mado déplore et le froid et les regards de biais sur une Métisse chagrine qui, longtemps, a cru sa mère biologique morte. C’est à Céret que Mado deviendra l’amie et l’égérie secrète de plusieurs artistes de renom : Picasso, Matisse, Haviland, Soutine, Chagall, Masson, Dali…
RIVAGE DE LA COLERE Caroline Laurent
Certains rendez-vous contiennent le combat d’une vie. Septembre 2018. Pour Joséphin, l’heure de la justice a sonné. Dans ses yeux, le visage de sa mère… Mars 1967. Marie-Pierre Ladouceur vit à Diego Garcia, aux Chagos, un archipel rattaché à l’île Maurice. Elle qui va pieds nus, sans brides ni chaussures pour l’entraver, fait la connaissance de Gabriel, un Mauricien venu seconder l’administrateur colonial.
Un homme de la ville. Une élégance folle. Quelques mois plus tard, Maurice accède à l’indépendance après 158 ans de domination britannique. Peu à peu, le quotidien bascule, jusqu’à ce jour où des soldats convoquent les Chagossiens sur la plage. Ils ont une heure pour quitter leur terre. Abandonner leurs bêtes, leurs maisons, leurs attaches. Et pour quelle raison ? Pour aller où? Après le déchirement viendra la colère, et avec elle la révolte.
Roman de l’exil et de l’espoir, Rivage de la colère nous plonge dans un drame historique méconnu, nourri par une lutte toujours aussi vive cinquante ans après. Ce livre fait partie de la sélection pour le Prix Rosine Perrier 2021, n’hésitez pas à l’emprunter et voter dans votre bibliothèque !
LES TERRES PROMISES Jean-Michel Guenassia
Ils étaient les piliers du Club des Incorrigibles Optimistes. Dans l’arrière-salle du Balto, place Denfert-Rochereau à Paris, une poignée de réfugiés du bloc de l’Est s’adonnait avec passion aux échecs sous le regard du tout jeune Michel Marini. On était en 1959. Que sont leurs rêves devenus ? Michel, à dix-sept ans, est maintenant prêt à tout mettre en oeuvre pour rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël.Igor, lui, veut retrouver en URSS la trace de sa famille disparue et trahie. Franck, resté en Algérie après sa désertion, préfère consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l’étoile rouge pour le manteau de starets…
De la décolonisation à l’effondrement du bloc communiste, des mirages de la société de consommation aux tentations mystiques, de Paris à Saint-Pétersbourg en passant par Tel-Aviv et Alger, Jean-Michel Guenassia retrace, avec la puissance et la force qui ont fait l’immense succès du Club des Incorrigibles Optimistes, l’épopée intime d’une génération, le récit magistral de nos illusions. Vous aviez aimé le premier roman de Jean-Michel Guenassia, Le Club des Incorrigibles Optimistes ( Prix Goncourt des lycéens 2009 et Prix des lecteurs du livre de poche)? Replonger avec délice dans cette époque !
DES DIABLES ET DES SAINTS Jean-Baptiste Andrea
Qui prête attention à Joe ? Ses doigts agiles courent sur le clavier des pianos publics dans les gares. Il joue divinement Beethoven. Les voyageurs passent. Lui reste. Il attend quelqu’un, qui descendra d’un train, un jour peut-être. C’est une longue histoire. Elle a commencé il y a cinquante ans dans un orphelinat lugubre. On y croise des diables et des saints. Et une rose.
LE JOUR OU Amélie Antoine Quand l’amour redonne vie et espoir à des âmes cabossées… Printemps 2019, un cimetière parisien. Rebecca a pris l’habitude de venir fleurir des tombes à l’abandon. Benjamin, lui, vient assister à l’enterrement d’un inconnu. Quand le hasard les met sur la route l’un de l’autre, le rapprochement se fait avec douceur et prudence, chacun prisonnier de sa propre souffrance. Les secrets du passé sont parfois lourds à dévoiler, et ceux de Rebecca font osciller Benjamin entre amour fou et inquiétude sourde. Et comment séduire une femme alors que l’on porte en soi une lourde culpabilité ? Ces deux écorchés vifs vont pourtant apprendre à s’apprivoiser, à baisser les armes, laissant de côté l’ombre pour la lumière…
CELLE QUI MARCHE LA NUIT Delphine Bertholon
« Nous sommes donc arrivés à destination sous une pluie battante. Il était seize heures, mais on aurait dit qu’il faisait nuit. Une pancarte en bois piqué annonçait : « La Maison des Pins ». Elle se balançait, lugubre, grinçait dans le vent ; on se serait cru dans un bouquin de Stephen King. »
Malo, 15 ans, déménage, et doit quitter à regret son quotidien parisien. Aussitôt installé dans le sud de la France, il est gagné par l’angoisse. La Maison des Pins, isolée au milieu des bois, semble tout métamorphoser. Les parents de Malo sont absorbés par les travaux de rénovation, Jeanne, sa petite sœur, se réveille en hurlant, parle aux murs et s’est liée d’amitié avec une jeune fille… qu’elle est la seule à voir. Lorsque Malo découvre une vieille cassette audio, vestige d’un passé qui exige de refaire surface, l’adolescent décide de percer, coûte que coûte, le terrible secret qui hante la demeure. Excellent, plein de fraîcheur et captivant.
LE FABULEUX VOYAGE DU CARNET DES SILENCES Clare Pooley : Monica a abandonné sa carrière d’avocate pour réaliser son rêve : ouvrir un café sur Fulham Road. Le jour où un de ses clients oublie son carnet sur une table, elle ne peut s’empêcher de le lire. Les premières pages lui révèlent la confession de Julian Jessop, un artiste excentrique, âgé de soixante-dix-neuf ans qui exprime toute sa tristesse et sa solitude depuis la mort de sa femme.
Touchée par cette idée de révéler des sentiments intimes à des inconnus, Monica décide de continuer le carnet avant de le déposer dans un bar à vin.
Au risque de voir son destin bouleversé de manière inattendue…
MADAME L’ETOILE Jean Bertolino : Jean, le « petit Jeannot », est un enfant de Maché, la commune libre de Chambéry, son petit Montmartre. Y vit une population pittoresque : curé ou communistes, buveurs ou hâbleurs, métèques et péquenots, tous cohabitent, se chamaillent, se réconcilient, s’aiment aussi. Son père, le beau Marius, court le jupon. Sa mère, Thérèse, tient l’épicerie « L’Étoile des Alpes » et, dans le quartier, on la surnomme « Madame l’Étoile ». La guerre. Jean est mis en pension, loin de ceux qu’il aime. Une lingère l’initie au patois. Il s’évade, rejoint sa famille. Chambéry est occupé par les Italiens. Les parents résistent. Leur fils découvre le cinéma à L’Éducateur. Les Allemands arrivent. C’est moins drôle. Enfin, Maché connaît les liesses de la Libération. Beaucoup plus tard, des promoteurs auront sa peau. Savoyard et amoureux de son enfance, Jean Bertolino a mis ses souvenirs en roman. C’est une fresque joyeuse et pleine de personnages épatants, où la nostalgie s’accompagne d’une critique virulente de l’urbanisme aveugle qui détruisit son faubourg.
IMPOSSIBLE Erri de Luca : On part en montagne pour éprouver la solitude, pour se sentir minuscule face à l’immensité de la nature. Nombreux sont les imprévus qui peuvent se présenter, d’une rencontre avec un cerf au franchissement d’une forêt déracinée par le vent. Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute dans le vide. Derrière lui, un autre homme donne l’alerte. Or, ce ne sont pas des inconnus. Compagnons du même groupe révolutionnaire quarante ans plus tôt, le premier avait livré le second et tous ses anciens camarades à la police.
Rencontre improbable, impossible coïncidence surtout, pour le magistrat chargé de l’aaire, qui tente de faire avouer au suspect un meurtre prémédité. Dans un roman d’une grande tension, Erri De Luca reconstitue l’échange entre un jeune juge et un accusé, vieil homme « de la génération la plus poursuivie en justice de l’histoire d’Italie » . Mais l’interrogatoire se mue lentement en un dialogue et se dessine alors une riche réflexion sur l’engagement, la justice, l’amitié et la trahison. Prix André Malraux
CE MATIN-LA Gaëlle Josse : Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace, investie dans la société de crédit qui l’emploie. Elle ne retournera pas travailler. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s’ouvrent devant elle. Pour relancer le cours de sa vie, il lui faudra des ruptures, de l’amitié, et aussi remonter à la source vive de l’enfance. Ce matin-là, c’est une mosaïque qui se dévoile, l’histoire simple d’une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan, et qui cherche comment être enfin à sa juste place.
Qui ne s’est senti, un jour, tenté d’abandonner la course ? Une histoire minuscule et universelle, qui interroge chacun de nous sur nos choix, nos désirs, et sur la façon dont il nous faut parfois réinventer nos vies pour pouvoir continuer. Gaëlle Josse saisit ici avec la plus grande acuité de fragiles instants sur le fil de l’existence, au plus près des sensations et des émotions d’une vie qui pourrait aussi être la nôtre.
BETTY Tiffany McDaniel : « Ce livre est à la fois une danse, un chant lune, mais par-dessus tout, et un éclat de l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne ». La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix.
Avec ses frères et soeurs, Betty grandit bercée parla magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.
Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. A travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle. Prix America, Prix du roman FNAC 2020
UN PUTAIN DE SALOPARD Régis Loisel / Olivier Pont : Au cœur de la jungle menaçante, des destins se mêlent… souvent pour le pire. Max, qui vient d’enterrer sa mère, se retrouve avec pour héritage deux photos d’elle et lui enfant quand ils vivaient au Brésil. Sur chacune d’elles, un homme différent. L’un d’eux serait-il son père ? Il plonge sur les traces de son passé, vers un camp forestier en Amazonie. Mais ses rêves d’aventure et d’exotisme buteront vite sur la réalité de cette jungle des années 70. Il découvre un territoire gangréné par la violence, les réseaux de prostitution, et la loi du plus fort. Il s’appuiera sur un joyeux trio déluré dont deux infirmières françaises, et surtout sur une jeune brésilienne muette, Baïa, indispensable guide. Dans la moiteur tropicale de cet environnement hostile, chacun poursuit ses buts et tente de survivre. La nouvelle série de BD de Règis Loisel à découvrir !
LE SEL DE TOUS LES OUBLIS Yasmina Khadra : Lorsqu’une femme claque la porte et s’en va, elle emporte le monde avec elle. Adem Naït-Gacem l’apprend à ses dépens. Ne supportant pas le vide laissé par le départ de son épouse, l’instituteur abandonne ses élèves et, tel un don Quichotte des temps modernes, livré aux vents contraires de l’errance, quitte tout pour partir sur les chemins. Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d’affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d’esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire.
Jusqu’au jour où il est rattrapé par ses vieux démons. A travers les pérégrinations d’un antihéros mélancolique, flanqué d’une galerie de personnages hors du commun, Yasmina Khadra nous offre une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu’occupent les femmes dans les mentalités obtuses.
ET PUIS AU PIRE ON S’AIMERA Thierry Cohen : Ca commence comme une belle histoire d’amour. Du genre… à l’eau de rose. D’ailleurs, le roman débute par une rose déposée sur le palier d’Alice, trentenaire rongée par la solitude. Il y a du mystère également, car la dite Alice ignore qui lui envoie des fleurs et, lui offre de belles déclarations. Une situation romantique à souhait mais qui peut également paraitre… quelque peu inquiétante. Tout prend donc la forme d’une comédie romantique pleine d’humour et…
de doutes. Entre les copines du travail, heureuses de voir Alice ainsi courtisée, et son directeur, pressé de la licencier, Alice passe par des émotions contrastées qui la rendent tour à tour heureuse, désespérée, charmée, affolée. Tant de bouleversements dans une vie monotone sont fantastiques et perturbants à la fois. Ne sont-elles pas nombreuses, les âmes seules qui rêveraient d’être emportées par un mystère aussi romantique ? Jusqu’au jour où…
ça dérape. Où le rêve devient cauchemar. Où, comme dans les cauchemars, le pire ne se révèle jamais sous la forme attendue.
Vous aimez Guillaume Musso, Marc Lévy ? Eh bien, découvrez cet auteur, moins médiatisé, qui gagne à être aussi connu que ses confrères (sinon plus) !!!
LETTRES DE WASHINGTON SQUARE Anne Icart : Dans ma prochaine lettre, je te raconterai mon arrivée à New York. Je te raconterai Ellis Island, ce terrible endroit par lequel passent tous les migrants. Il faut que je te laisse. Il fait vraiment très froid à présent, la nuit tombe et je dois aller prendre mon service au Waldorf. Je t’embrasse, mon cher fils. Des montagnes pyrénéennes à New York, une histoire d’amour filial incroyablement émouvante portée par l’espoir des deuxièmes chances que la vie offre parfois.
APEIROGON Colum McCann : Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations. Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans. Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies. Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.
Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l’histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une oeuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d’un conflit infini. Porté par la grâce d’une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir. Prix du meilleur roman étranger
LA OU CHANTENT LES ECREVISSES Delia Owens : Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais.
Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…